L’école n’est pas le problème, elle peut être la solution
Les fonctions assignées à l’école sont de plus en plus lourdes à porter dans le climat social actuel : apprentissage des fondamentaux mais aussi de la citoyenneté, respect de l’autorité, respect de l’autre, ouverture sur le monde, préparation à la “vie active”…
L’école n’est pas responsable de toutes les difficultés des jeunes d’aujourd’hui, loin s’en faut. Mais elle se trouve, de fait, à l’épicentre des troubles sociaux et urbains contemporains. Elle a donc un rôle bien précis à jouer dans le rétablissement d’une harmonie sociale, aussi bien que dans l’accomplissement de ses fonctions de base. Elle n'a d'ailleurs plus la liberté de choisir entre éduquer ou transmettre des savoirs puisque la transmission est souvent impossible sans les pré-requis de civilité et d'éducation et qu'elle manque parfois cruellement d'alliés dans ce domaine.
Les enseignants, éducateurs et chefs d'établissements se sentent souvent démunis pour faire face à la violence, celle entre les élèves eux-mêmes d'abord, mais aussi les incivilités et les difficultés d’adaptation de certains élèves au cadre scolaire.
Quand la violence se banalise au quotidien au sein de l’établissement et dans son environnement, il devient de plus en plus difficile de distinguer ce qui relève de l’énergie normale des enfants ou des adolescents de ce qui relève de la violence inacceptable.
Rupture de transmission dans la chaîne des valeurs et des savoirs
Ce climat délétère a deux conséquences principales qui se nourrissent l’une l’autre: la rupture du lien social entre les élèves et le monde adulte, véritable rupture de transmission dans la chaîne des valeurs (Dudreuilh & Nallet, 1999), et la difficulté croissante des enfants et des adolescents à apprendre ce que l’on tente de leur enseigner.
Quelles que soient les responsabilités des familles, de l'école, de la société, des facteurs civilisationnels, des médias ou des politiques, il apparaît aujourd’hui évident que ces deux problèmes ne peuvent se régler que conjointement.
La médiation, une approche pour éduquer ET d'enseigner
Parce qu'elle part de la réalité de la violence ou du chaos, du conflit avec l’autre, avec les savoirs ou avec soi-même, et qu'elle enseigne comment les gérer avec du langage et de la loi, la médiation est la meilleure approche pour atteindre le double objectif d'éduquer et d'enseigner.
De la médiation cognitivo-émotionnelle, intra-personnelle, à la médiation relationnelle, inter-personnelle, les applications proposées ici pour accompagner les élèves, les familles, les enseignants & les établissements scolaires sont nombreuses :
- Analyse et Étayage de la pratique d’enseignant, pour faire face aux situations de classe difficiles: stress, incivilités, violence entre les élèves, mais aussi échec scolaire, désapprentissage de la langue, décrochage, absentéisme…
- Initiation et Formation des adultes à la Médiation (enseignants, parents),
- Formation à la mise en place de vrais «Conseils de Médiation»,
- Formation de formateurs adultes en alphabétisation émotionnelle, éducation relationnelle et médiation (enseignants ou/et parents),
- Formation au tutorat centré sur l'élève, à la Médiation/Remédiation des apprentissages,
- Information sur la neurobiologie de l'adolescence et ses conséquences sur les comportements et les apprentissages (avec incise sur l'impact des drogues),
- Sensibilisation des délégués de classe à la médiation,
- Formation d'élèves à la médiation par les pairs et accompagnement de projet jusqu'à la mise en œuvre et la supervision,
- Formation de formateurs d'enfants à la médiation par les pairs,
- Création de Points de Rencontre, Écoute et Médiation (PREM’s), points de PREMier accueil pour les élèves en difficulté, scolaires ou personnelles, détection et relais vers les interlocuteurs spécialisés (Assistante sociale, infirmière, médecin, psychologue…),
- Accompagnement des mesures disciplinaires par la médiation (par exemple, après l’exclusion et avant l’intégration dans un nouvel établissement),
- Création de réseaux de médiateurs inter-établissements, intra- ou inter-RAR / RRS…