Par Daniela Gaddi, docteur en droit, criminologue, médiateur-chercheur du réseau EuroMediation, ancienne coordinatrice d'un service de médiation citoyenne dans la province de Barcelone en Espagne.
Résumé : Le processus d’absorption de la médiation par le droit a atteint des niveaux tels qu’il exerce une forte influence sur la pratique quotidienne et sur les choix opérationnels des médiateurs. À travers une analyse de la relation entre médiation et droit, cet article cherche à comprendre s’il existe une différence entre ces deux concepts, s’ils sont compatibles, et à appréhender les conséquences de l’assimilation de la médiation par le droit du point de vue des médiateurs, des utilisateurs et de la médiation elle-même.
Introduction : L’absorption de la médiation par le droit vide celle-ci de sa substance tant ils relèvent de cultures différentes. Alors que le droit n’est finalement que l’autolégitimation formalisée du pouvoir exercé par certains groupes sur d’autres, la médiation est un processus d’autonomisation et de responsabilisation où les parties élaborent leur sortie du conflit par une solution construite ensemble – transformant au passage la relation entre les personnes et les personnes elles-mêmes.
Source : Informations sociales, 2012/2 (n° 170), Ed. CNAF : Les médiations, pratiques et enjeux.